samedi 19 août 2017

Salon du livre de Passy



   Les 10,11 et 12 août s’est tenu le Salon International du livre de Montagne de Passy, une commune située dans la vallée qui mène à Chamonix. Je suis venu à deux reprises, mais il y a de cela fort longtemps, au village du Tour, au fond de cette vallée, faire deux stages d’alpinisme, le second écourté par le mauvais temps et la personnalité du guide. Petite Aiguille Verte, Couloir de la Table à l’Aiguille du Tour, Index, arête des Crochues, Tête Nord du Replat … La vallée, me semble-t-il, s’est bien construite, de riches chalets de bois garnissent les combes où les sentiers d’autrefois ont fait place au goudron … Mais quel plaisir de revoir le Mont Blanc !



  Je suis venu présenter aux Alpes la Dernière Voie de Nimbus, et à cette occasion, j’ai présenté trois poèmes au concours de poésie de montagne, malheureusement arrivés trop tard, mais dont l’un sera lu par Ornella Lotti-Venturini, la présidente du Jury, lors de la soirée inaugurale du Salon. J’ai également participé au Grand Prix du Livre de Montagne dont le jury était présidé par l’écrivain Yves Ballu. Et à la cérémonie de remise des prix, une sacrée surprise ! Mais je laisse la parole au président, c’est bien normal, et vous livre le témoignage qu'il en fait dans son blog  :


   Surprise !... La traditionnelle cérémonie de remise des prix du Salon du livre de montagne de Passy se déroulait tranquillement le 10 aout dernier. Les  discours des officiels s'étaient succédés : maires, député, préfet, président du Salon, Président d'honneur du Salon, représentante de la Vallée d'Aoste etc. Puis la proclamation des prix : Prix du meilleur poème de montagne, Prix Mondial de l'image de montagne, Prix du Pays du Mont Blanc... avant le Grand Prix dont l'annonce devait constituer le point d'orgue de cette manifestation très attendue ( l'amphitéhâtre était plein). Président du jury de ce Grand Prix du livre de montagne, entouré de mes amis jurés Jacques Perret, Philippe Regottaz et Jean-Paul Roudier (Jean-Michel Asselin absent), je m'apprêtais à présenter les 17 livres en compétition qui nous ont été adressés par les éditeurs, avec un bref commentaire pour chacun d'eux. Nous avions convenu de le faire en duo avec mon ami Jacques Perret. Je relisais mes fiches lorsque j'ai entendu mon nom !
"Grand prix du pays du Mont Blanc, catégorie roman et documents Yves Ballu".
A la différence des autres lauréats, je n'avais pas été pévenu : Joëlle Chappaz la Déléguée Générale du Salon sachant que je serais sur place avait décidé de me faire la surprise. Et elle a réussi... J'ai donc troqué pour quelques minutes ma casquette de président de jury pour celle de lauréat. Et je suis monté sur scène plus tôt que prévu pour bafouiller quelques mots (mal) improvisés.

        Le salon ouvre ses portes après une semaine de mauvais temps et hélas n’attire qu’un public maigre. Mais je fais de belles rencontres, notamment avec l’historien Mino Faïta avec qui j’aurais des discussions interminables et très enrichissantes. Beaucoup de livres anciens !



     Le salon est remarquablement organisé, les bénévoles efficaces et accueillants, avec cette gentillesse des savoyards qui ne se dément pas. 
     Je livre pour finir les trois poésies que j'ai présentées, écrites pour cette occasion !



Crucifixion



Une inattention, c’est ballot, c’est idiot

Et le voilà parti dans le couloir de neige dure

Pas un mot, pas un cri, il part il part il part

Mon Olympus, mon ami 
Témoin de tant de mariages avec la montagne :
Les séracs scintillants, le lent vol des vautours
Les canyons brûlants et l’aubépine en fleur…
Ah putain, il a fait le Grand Saut sans m’attendre !
Me voilà seul avec Jean, mon frère de cordée. 
Lui et ses genoux qui couinent comme de vieilles crécelles
Moi et mon épaule prise dans des glaces prémonitoires
Nous et nos cheveux à l’unisson du ciel bourgeonnant,
Du calcaire gris, des névés épuisés, de ce sommet
Que nous atteindrons, fusse à genoux
Que nous atteindrons, dussions-nous ramper
Que nous atteindrons, bordel !
Et où je m’allongerais, l’œil sec, pour sûr
L’œil sec, je le jure,
Et les bras en croix.



  Je découvre aujourd'hui (8 janvier 2018) ce commentaire que je me dois de publier.

Il ne faut surtout pas croire que l'attribution du Prix du Pays du Mont-Blanc à Yves Ballu ait quoi que ce soit à voir avec le Grand Prix dont il préside le jury. Ce ne sont ni les mêmes ouvrages qui candidatent, ni le même jury. Les jurys sont souverains et c'est l'éditeur qui a proposé le livre de Ballu au prix du Pays du Mont-Blanc. Il n'y avait aucune raison d'empêcher le jury du Prix du Pays du Mont-Blanc de lui décerner un prix. Le Grand prix de Passy a été décerné à Odette Bernezat, et deux mentions à Stéphanie Bodet et à Gérard Guerrier. 3 des 17 candidats ont donc été distingués par notre Jury et le prix du Pays du Mont-Blanc décerné par ailleurs à Ballu n'a en rien pénalisé les 17 candidats au Grand Prix. Jacques PERRET sur Salon du livre de Passy