Les 10,11 et 12 août s’est tenu le Salon
International du livre de Montagne de Passy, une commune située dans la vallée
qui mène à Chamonix. Je suis venu à deux reprises, mais il y a de cela fort
longtemps, au village du Tour, au fond de cette vallée, faire deux stages d’alpinisme,
le second écourté par le mauvais temps et la personnalité du guide. Petite Aiguille
Verte, Couloir de la Table à l’Aiguille du Tour, Index, arête des Crochues, Tête
Nord du Replat … La vallée, me semble-t-il, s’est bien construite, de riches
chalets de bois garnissent les combes où les sentiers d’autrefois ont fait
place au goudron … Mais quel plaisir de revoir le Mont Blanc !
Je suis venu présenter aux Alpes la Dernière
Voie de Nimbus, et à cette occasion, j’ai présenté trois poèmes au concours de
poésie de montagne, malheureusement arrivés trop tard, mais dont l’un sera lu
par Ornella Lotti-Venturini, la présidente du Jury, lors de la soirée
inaugurale du Salon. J’ai également participé au Grand Prix du Livre de Montagne
dont le jury était présidé par l’écrivain Yves Ballu. Et à la cérémonie de
remise des prix, une sacrée surprise ! Mais je laisse la parole au
président, c’est bien normal, et vous livre le témoignage qu'il en fait dans son blog :
Surprise !... La traditionnelle cérémonie de remise
des prix du Salon du livre de montagne de Passy se déroulait tranquillement le
10 aout dernier. Les discours des officiels s'étaient succédés : maires,
député, préfet, président du Salon, Président d'honneur du Salon, représentante
de la Vallée d'Aoste etc. Puis la proclamation des prix : Prix du meilleur
poème de montagne, Prix Mondial de l'image de montagne, Prix du Pays du Mont
Blanc... avant le Grand Prix dont l'annonce devait constituer le point d'orgue
de cette manifestation très attendue ( l'amphitéhâtre était plein). Président
du jury de ce Grand Prix du livre de montagne, entouré de mes amis jurés Jacques
Perret, Philippe Regottaz et Jean-Paul Roudier (Jean-Michel Asselin absent), je
m'apprêtais à présenter les 17 livres en compétition qui nous ont été adressés
par les éditeurs, avec un bref commentaire pour chacun d'eux. Nous avions
convenu de le faire en duo avec mon ami Jacques Perret. Je relisais mes fiches
lorsque j'ai entendu mon nom !
"Grand prix du pays du Mont Blanc, catégorie roman et documents Yves
Ballu".
A la différence des autres lauréats, je n'avais pas
été pévenu : Joëlle Chappaz la Déléguée Générale du Salon sachant que je serais
sur place avait décidé de me faire la surprise. Et elle a réussi... J'ai donc
troqué pour quelques minutes ma casquette de président de jury pour celle de
lauréat. Et je suis monté sur scène plus tôt que prévu pour bafouiller quelques
mots (mal) improvisés.
Le salon ouvre ses portes après une semaine
de mauvais temps et hélas n’attire qu’un public maigre. Mais je fais de belles
rencontres, notamment avec l’historien Mino Faïta avec qui j’aurais des discussions
interminables et très enrichissantes. Beaucoup de livres anciens !
Le salon est remarquablement organisé, les bénévoles efficaces et accueillants, avec cette gentillesse des savoyards qui ne se dément pas.
Je livre pour finir les trois poésies que j'ai présentées, écrites pour cette occasion !
Crucifixion
Une
inattention, c’est ballot, c’est idiot
Et
le voilà parti dans le couloir de neige dure
Pas
un mot, pas un cri, il part il part il part
Mon
Olympus, mon ami
Témoin
de tant de mariages avec la montagne :
Les
séracs scintillants, le lent vol des vautours
Les
canyons brûlants et l’aubépine en fleur…
Ah
putain, il a fait le Grand Saut sans m’attendre !
Me
voilà seul avec Jean, mon frère de cordée.
Lui
et ses genoux qui couinent comme de vieilles crécelles
Moi
et mon épaule prise dans des glaces prémonitoires
Nous
et nos cheveux à l’unisson du ciel bourgeonnant,
Du
calcaire gris, des névés épuisés, de ce sommet
Que
nous atteindrons, fusse à genoux
Que
nous atteindrons, dussions-nous ramper
Que
nous atteindrons, bordel !
Et
où je m’allongerais, l’œil sec, pour sûr
L’œil
sec, je le jure,
Et
les bras en croix.
Je découvre aujourd'hui (8 janvier 2018) ce commentaire que je me dois de publier.
Il
ne faut surtout pas croire que l'attribution du Prix du Pays du
Mont-Blanc à Yves Ballu ait quoi que ce soit à voir avec le Grand Prix
dont il préside le jury. Ce ne sont ni les mêmes ouvrages qui
candidatent, ni le même jury. Les jurys sont souverains et c'est
l'éditeur qui a proposé le livre de Ballu au prix du Pays du
Mont-Blanc. Il n'y avait aucune raison d'empêcher le
jury du Prix du Pays du Mont-Blanc de lui décerner un prix.
Le Grand prix de Passy a été décerné à Odette Bernezat, et deux mentions
à Stéphanie Bodet et à Gérard Guerrier. 3 des 17 candidats ont donc été
distingués par notre Jury et le prix du Pays du Mont-Blanc décerné par
ailleurs à Ballu n'a en rien pénalisé les 17 candidats au Grand
Prix.
Jacques PERRET sur
Salon du livre de Passy