Le Salon du livre
Pyrénéen d’Aure et du Sobrarbe
Retour
dans les Pyrénées à l’invitation de Christiane Abadie pour la Fête du livre
Pyrénéen d’Aure et du Sobrarbe, à Saint Lary Soulan. Et retour à « La
dernière voie de Nimbus », que j’ai un peu délaissé ces derniers mois pour
la rédaction de « L’extinction des Étoiles », pamphlet dont je
parlerai plus tard et peut-être pas sur ce blog. C’est avec un immense plaisir
que je retrouve ceux avec qui j’ai lié amitié au salon de Bagnères-de-Bigorre.
L'affiche, sur une photographie de Dominique Julien, lauréat avec Nanou Saint-Lèbe du prix documents pour leur livre "Fleurs choisies et autres vagabondages"
Débats
passionnés autour de petits déjeuners chaleureux à l’Hôtel Orédon, chez
Ombline et Mimi Perez et dans les restaurants du village. Rencontres riches et
découvertes. Dessins et aquarelles de Patrice de Bellefon, auteurs aragonais, conférences,
retours de lecteurs. Parmi eux, au stand que je partage avec Gérard Sarremejane,
la visite de Jean et Pierre Ravier, qui m’ont fait l’insigne honneur de lire « La
dernière voie de Nimbus » — pour ceux qui n’ont pas lu le roman, l’un des
personnages doit gravir la voie Ravier, au Tozal del Mallo, dans la vallée de
Ordesa. Pierre a trouvé le livre original. Il n’est pas le seul : dans
Pyrénées Magazine de ce mois-ci, Patrice Tesseire-Dufour évoque à son sujet « un
roman au style étonnant, poétique, parlé, labyrinthique ».
Je
voudrais ici préciser la pensée que j’ai ébauchée lors de la conférence que
nous avons faite, Gérard Sarremejane, Thibault Bertrand et moi, en différenciant
les salons pionniers des salons rentiers, et j’aurais pu aussi bien distinguer
de la même manière les libraires pionniers des libraires rentiers. Car il y a
ceux qui prennent des risques, qui promeuvent des auteurs inconnus, leur
donnent la parole, de la place dans les vitrines, les rayons, et les
conversations avec les clients ; et ceux qui misent sur les « valeurs
sûres », les écrivains reconnus par les médias influents, comme si parmi
les écrivains célèbres il n’y avait pas de simples produits de mode et d’authentiques
médiocrités.
Affiche des libraires indépendants au Salon d'Oloron 2017
Il y a les militants, les libraires et les salons indépendants qui défendent une
certaine idée de la culture, qui lisent les livres qu’on leur adresse et
en jugent par eux-mêmes ; et ceux qui veulent faire du fric, et ne vendent
que les livres blogbustés par la critique main-stream, au poids tout autant qu’Amazon, poussant nombre des auteurs qu’ils
jugent indignes de leurs étalages vers les monstres d’Internet. De ce point de
vue, les salons de Bagnères-de-Bigorre et ceux d’Aure et du Sobrarbe entrent
assurément dans la première catégorie. Et je les remercie pour leur travail de
pionniers et de promoteurs de la culture pyrénéenne.