mardi 22 mai 2018

Pionniers et rentiers : la Fête du livre pyrénéen d'Aure et du Sobrarbe



Le Salon du livre Pyrénéen d’Aure et du Sobrarbe

    Retour dans les Pyrénées à l’invitation de Christiane Abadie pour la Fête du livre Pyrénéen d’Aure et du Sobrarbe, à Saint Lary Soulan. Et retour à « La dernière voie de Nimbus », que j’ai un peu délaissé ces derniers mois pour la rédaction de « L’extinction des Étoiles », pamphlet dont je parlerai plus tard et peut-être pas sur ce blog. C’est avec un immense plaisir que je retrouve ceux avec qui j’ai lié amitié au salon de Bagnères-de-Bigorre. 


 L'affiche, sur une photographie de Dominique Julien, lauréat avec Nanou Saint-Lèbe du prix documents pour leur livre "Fleurs choisies et autres vagabondages"

  Débats passionnés autour de petits déjeuners chaleureux à l’Hôtel Orédon, chez Ombline et Mimi Perez et dans les restaurants du village. Rencontres riches et découvertes. Dessins et aquarelles de Patrice de Bellefon, auteurs aragonais, conférences, retours de lecteurs. Parmi eux, au stand que je partage avec Gérard Sarremejane, la visite de Jean et Pierre Ravier, qui m’ont fait l’insigne honneur de lire « La dernière voie de Nimbus » — pour ceux qui n’ont pas lu le roman, l’un des personnages doit gravir la voie Ravier, au Tozal del Mallo, dans la vallée de Ordesa. Pierre a trouvé le livre original. Il n’est pas le seul : dans Pyrénées Magazine de ce mois-ci, Patrice Tesseire-Dufour évoque à son sujet « un roman au style étonnant, poétique, parlé, labyrinthique ».

   Je voudrais ici préciser la pensée que j’ai ébauchée lors de la conférence que nous avons faite, Gérard Sarremejane, Thibault Bertrand et moi, en différenciant les salons pionniers des salons rentiers, et j’aurais pu aussi bien distinguer de la même manière les libraires pionniers des libraires rentiers. Car il y a ceux qui prennent des risques, qui promeuvent des auteurs inconnus, leur donnent la parole, de la place dans les vitrines, les rayons, et les conversations avec les clients ; et ceux qui misent sur les « valeurs sûres », les écrivains reconnus par les médias influents, comme si parmi les écrivains célèbres il n’y avait pas de simples produits de mode et d’authentiques médiocrités. 


   Affiche des libraires indépendants au Salon d'Oloron 2017

   Il y a les militants, les libraires et les salons indépendants qui défendent une certaine idée de la culture, qui lisent les livres qu’on leur adresse et en jugent par eux-mêmes ; et ceux qui veulent faire du fric, et ne vendent que les livres blogbustés par la critique main-stream, au poids tout autant qu’Amazon, poussant nombre des auteurs qu’ils jugent indignes de leurs étalages vers les monstres d’Internet. De ce point de vue, les salons de Bagnères-de-Bigorre et ceux d’Aure et du Sobrarbe entrent assurément dans la première catégorie. Et je les remercie pour leur travail de pionniers et de promoteurs de la culture pyrénéenne.

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